Nous allons ouvrir la rubrique avec la restauration d'un RS 1ère génération, celui de notre ami Georges.
Cette machine a été découverte... sur le balcon d'une ferme des Converts dans le Jura bernois. Après avoir connu une carrère très active dans le domaine agricole
, elle va connaître une nouvelle vie plus en équation avec ses origines au sein de notre Amicale. Comme vous pourrez le voir sur les photos qui suivront, ce Florett a subi quelques modifications anachroniques, à commencer par son élégant phare avant de provenance japonaise (oh sacrilège
) et sa poignée gauche probablement lèguée par le même véhicule donneur, soit très certainement une Yamaha 125 DTMC. Vous pouvez également apercevoir les magnifiques pneus cross qui ont été montés par le précédent propriétaire qui utilisait le racé Kreidler pour récupérer son bétail.
Mais comme l'aurait dit le regretté Fernand Renaud "trèfle de plaisanterie comme dirait un lapin dans un carré de luzerne", la restauration du vaillant engin a été entamée début 2008 par un passage à la bourse de Roggwil où son propriétaire s'est défait de quelques deniers pour s'offrir une paire de pneus d'occasion, une poignée droite et quelques menues bricoles. Un passage sur ebay nous a permis de trouver un phare avant en batavie (Holland bande d'incultes), une commande chez Schneidteufel en Allemagne pour trouver des marquages tout neufs et pour finir un ancien projet de restauration de notre webmaster Stéphane et mon stock de pièces vont fournir une bonne partie des pièces nécessaires au chantier.
Voilà l'engin à son arrivée dans mon garage. Les stygmates de son passé agricole sont encore présents, mais le diagnostic n'est pas trop alarmant quand même. Détail très intéressant, ce Florett RS de 1968 dispose encore de son cylindre à 13 ailettes d'origine et il n'est pas bloqué. Reste à voir comment se portent les entrailles.
C'est la première chose que je fais. Démontage de l'ensemble cylindre/culasse/piston.
Heu... non, fallait pas trop y croire. Le piston a pris une sérieuse pétée comme on dit dans les profondes vallées de mon Jura natal. Un grand classique avec le segment en "L" qui a cassé et qui a refait la culasse et la tête de piston. Il reste un bout du malheureux segment serti dans sa gorge, le reste se balade dans le pot d'échappement. Par contre, la légendaire solidité Kreidler n'est pas prise en défaut puisque le cylindre n'a pas la moindre rayure. Quant à la culasse, un bon passage à la toile permettra de la récupérer également. Reste plus qu'à trouver un piston neuf, ce qui sera fait au mois de février à la bourse de Roggwil.
Ici le carburateur Bing 1/18/13 typique des RS et TM 1ère génération.
Vue de face de l'engin encore équipé pour la chasse au bétail dans la montagne. Sûr qu'il y avait de l'accroche!
Ici, le merveilleux phare Yamaha et son élégant support en fer plat travaillé à la massette sur enclume.
Bon c'est pas tout ça, mais va falloir commencer. Et moi, j'aime bien travailler au propre, après avoir remonté le cylindre et la culasse, avec l'ami Nilkola ici présent, on charge le monstre dans mon brave Land Rover et hop 20 balles de lavage haute pression pour débarrasser la boue, la poussière, la graisse et naturellement la beuse qui avaient pris leurs quartiers dans les recoins les plus reculés du Kreidler.
Retour au garage. On y voit plus clair et surtout j'ai plus l'impression de travailler dans une écurie. Ca sent à nouveau le garage qui embaume le 2 temps de course
.
Première chose, ajustage des segments neufs sur le nouveau piston et remontage du tout après un bon nettoyage du cylindre avec des joints neufs. Le carburateur retrouve au passage ses réglages de base et le filtre à air est ajusté sur le cadre et le carburateur. A ce sujet, nouveau coup de chance, la boite à air habituellement complètement déformée et dure comme de la pierre est ici encore relativement souple.
Mon fiston Jan âgé de 10 ans met la main à la pâte. Sa spécialité, le polich. Bien aidé il est vrai par une batterie de produits de qualité. N'empêche il faut quand même un bon paquet d'heures pour permettre aux deux caches moteur, au cadre et au garde-boue arrière de retrouver un semblant de jeunesse. En contre-partie, je lui donne un coup de main pour refaire son Juvela à moteur Sachs 502 pour ses 14 ans.
Jan passe le réservoir au Metarex. On profite de retirer les transferts usés jusqu'à la corde. Avant...
Après...
On s'occupe également de ceux qui sont sur le cadre et après un nouveau polishage en régle pour retirer tous les résidus, on passe à la phase de recollage.
Georges est également de la partie et après avoir changé les pneus, on révise la fourche. Une paire de caches d'occasion remplace ceux qui étaient complètement rongés par la rouille et les tubes sont remplis d'huile propre. Les garnitures de freins sont encore bonnes, elles sont simplement passées à la toile tout comme l'intérieur des tambours avant d'être remontées. Ce jour là, après avoir monté un pot d'échappement neuf, on a mis le moteur en marche. Il tourne! et plutôt bien même. Par contre, on a dû urgement stoper l'expérience car le robinet d'essence fuyait comme vache qui pisse et le câble de gaz était tellement naze qu'il restait coincé mantenant le boisseau ouvert en grand. La vache qu'est-ce qu'il a gueulé!
L'arrivée de l'épave vendue par Stéphane va apporter un peu de fraîcheur au chantier. Selle, porte-bagages et les dizaines de petites bricoles qui manquent immanquablement lors d'une restauration, sont là et me permettent d'avancer un bon coup. A ce stade la restauration, on ne va pas chipoter sur les détails et prendre des risques. Tous les câbles sont changés sauf celui du frein arrière qui est encore en parfait état. Ici le câble d'embrayage et sa vis de réglage derrière le cadre.
Après avoir procédé à l'ablation du phare avant, je démonte le guidon pour retirer la poignée d'embrayage d'origine nippone et le contacteur de phare, certes d'origne teutone mais provenant d'un modeste vélomoteur.
Après quelques dizaines d'heures de boulot, on en est à ce stade...
Georges étant un sportif émérite, la guidon est monté en position racing. Sûr qu'avec ça il va au moins taper le 90 au plat vent dan'l'dos.
On passe au stade électricité. Je dois vous avouer que même si l'électricité sur un Florett ce n'est pas très compliqué, j'étais quand même un peu inquiet devant les deux fils, un jaune et un noir qui venaient du moteur, et une poignée de torches multicolores dans les mains. Après avoir consulté le shéma électrique, je me suis décidé à démonter ma RS pour me faire une idée du truc. Finalement, tout c'est bien passé et l'échange s'est déroulé sans anicroches.
Nouveau coup de main de mon fils pour le nettoyage des pièces chromées, guidon et cache commutateur de phare. et remontage du phare avant acquis sur ebay à un hollandais. Vou remarquerez la nouvelle poignée qui s'il est s'est montée très facilement sur le guidon à gauche, ce ne fut pas la même affaire pour la poignée de gaz. Pour l'heure, le problème n'est pas encore résolu de ce côté là, mais bon on y vient
.
Montage du compteur et du câble.
L'optique hollandais est sympa, mais il n'est pas identique à ceux que l'on trouve en Suisse, j'ai donc dû procéder à quelques menue smodifications pour l'installer, notamment au niveau du support d'ampoule.
Et voilà, la suite bientôt ....